Lewis Evans : "Ça dépend du taboulé"

 

Lewis Evans est une énigme : l’homme a évolué 1000 fois plus vite que son accent. Un nouvel album plus sensible et musical est d'ailleurs né de ces transformations physiques et psychologiques et sortira ce printemps pour faire rougir les tulipes. Nous sommes allés à la rencontre de ce personnage hot en couleurs, chez lui, sur la côte manchoise, où il vit depuis deux ans avec sa petite famille. On le connaissait sans filtre, loquace voire grande gueule, les lecteurs de PARIS VACHE ne devraient donc pas être déçus.

Vous sentez-vous plutôt Anglais ou plutôt Français ?

Je me sens Malgache. Je me sens comme un lémurien à l’âge adulte qui saute d’arbre en arbre en ouvrant grands les yeux sur le monde pour mieux bouffer la vie à pleines dents.

Peut-on on dire que vous vous droguez à la vie ?

Absolument ! Vous savez que j’ai un côté babos caché sous ma chemise ? (Il se déboutonne et se met torse nu). Vous voyez ? J’ai des dreads au niveau des poils de mon torse. Peut-on continuer l’interview comme ça ? Je peux voir vos poils à vous aussi ? Allez là ! (Il scrute avec un œil connaisseur). Wow wow wow, il faut faire du crossfit monsieur le journaliste, on dirait un chat sorti du bain ce haut de corps. Va falloir me muscler ça !

J’y réfléchirai… A ce propos, quelle place a pris le sport dans votre vie ?

Comme j’ai deux petites filles, j’ai réduit un peu la cadence donc aujourd’hui, je vais à la salle seulement 14 heures par jour. J’ai dû faire des choix. Je sue beaucoup plus que je ne chante dorénavant. En terme de rentrées d’argent, mon activité, c’est chanteur, mais en terme de temps et de passion, mon vrai métier, c’est de lever des gros pneus, de tirer sur des cordes, de sauter sur des matelas, d’en redescendre, de recommencer… En fait, avant, les Lanskies étaient mon seul sport. Je me jetais dans la foule une fois tous les quinze jours en moyenne, c’est bon pour le gainage mais ce n’était pas assez régulier pour obtenir une ceinture abdominale optimale.

La paternité a-t-elle changé autre chose encore ?

Oui ! Les amis m’ont fait remarquer que maintenant, je cuisine des choses mangeables. J’ai d’abord été un peu vexé mais pour mes filles, je m’applique beaucoup plus, c’est vrai. Je maîtrise désormais l’association du chou, des beans, de la sauce à la menthe menthe et de l’ananas à merveille. Tout était une question de cuisson !

Vous avez chanté en duo sur vos disques avec des grands noms de la chanson française comme Juliette Armanet ou Gaëtan Roussel. Avec quel ou quelle artiste rêveriez-vous de partager une chanson ?

A l’époque des Lanskies, j’aurais adoré faire un titre avec Robert Smith de The Cure pour montrer que j’avais la même voix que lui en mieux et pour qu’il comprenne que c’est bien moi qui ai inventé ce style 30 ans après lui. Sinon, je me verrais bien chanter avec Florent Pagny tout en jouant à « Je te tiens, tu me tiens » avec sa barbichette. Ça pourrait être rigolo. Enfin non, faut pas !

Vous habitez maintenant à Granville. Pourquoi ce choix d’ancrage ?

Avant tout, parce que la salle de crossfit est vraiment bien. Elle est dans une zone industrielle rassurante, j’aime bien aussi la couleur de la taule extérieure du bâtiment. Granville est une ville proche de Jersey et Jersey c’est déjà l’Angleterre. Ici, les mouettes sont bilingues comme moi, on se comprend et c’était important d’arriver dans un endroit où j’étais certain d’avoir aussitôt des potes. 

Les Lanskies à Rock en Seine voyaient l'ami en rose
Vous êtes passés du rock au folk en moins de dix ans. Expliquez-nous cette évolution.

Je vieillis ! L’inverse est plus rare vous avouerez ! Il n’y a que les bluesman qui font la même musique du début à la fin de leur carrière. La même chanson pardon ! Le rock, c’était la jeunesse rêvée. Le folk, c’est la maturité assumée et appréciée. En plus, comme tout chanteur, par principe, je n'ai jamais porté le matos et dans le folk, il n’y a rien ou presque sur scène. Les musiciens ne gueulent pas après le concert parce que tu n’as rien rangé, ça met une meilleure ambiance dans le groupe. Les tournées sont plus zen.

Vous avez fait assez de concerts pour nous dire ce que vous préférez faire ou ressentir sur scène…

Péter. Sans hésitation. C’est le plaisir caché ultime normalement indécelable si il n’y a pas eu de taboulé bon marché au catering. Le rock est un meilleur allié pour couvrir le bruit mais j’ai géré la transition également de ce côté-là : grâce au sport, mes cuisses et mes fesses ont triplé de volume et mes jeans baggy sont devenus des skinnys qui étouffent littéralement le gaz.

Vos… Vos musiciens sont au courant de cette pratique ?

Encore une fois, ça dépend du taboulé ou non au catering mais, surtout, ils le savent car je les ai carrément castés sur ce critère. Je m’en fous moi des bêtes qui sortent du conservatoire et qui improvisent comme des dieux, ont des idées géniales, font des solos de malades, non, moi j’ai toujours été direct là-dessus : vous devez savoir péter sur scène. « Le pet rattrape le pain », ils ont tous ça en tête.

Vous sortez un nouvel album ce mois-ci…

...Je vous coupe, oui, il est plus personnel. Désolé mais vous posez toujours les mêmes questions vous les journalistes et comme les artistes répondent ça aussi, je me suis permis de vous couper, désolé.

Pas de souci mais je voulais savoir si l’album aurait une pochette en plastique ou en carton recyclé.

Ah pardon ! Enfin une bonne question ! Je vous ai sous-estimé, ok. Je désirais une pochette en toile de jute pour me rappeler Madagascar mais ça faisait sac étrange et ça a rayé les 10000 disques du premier pressage. On est donc revenu sur du carton pour en faire un !

Des clips sont-ils déjà en préparation pour les singles ?

Le premier est sorti cette semaine ! Mais oui, j’ai plein d’idées. J’ai pensé à un truc génial : inviter Will Smith. C’est tout. Je ne sais pas dans quel rôle mais quelle claque ça mettrait ! J’aime aussi me mettre en scène et pour la balade du disque, je me vois bien participer à un concours où tu dois manger le plus de burgers possible en un temps donné. J’aime bien jouer sur les opposés. Un match de boxe entre un poisson et un chat, sur un ring. Ah oui tiens, je note ! Très bon ça !

La suite, tout de suite, pour Lewis Evans, c’est…

Des étirements. Puis corde à sauter en répétant mes morceaux. Puis étirements. Peut-être planter des carottes ensuite dans mon jardin si j’arrive à me baisser. 

                                                                                                                                    Faux propos recueillis par Zitoune 


 

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